IA dégénérative...

Bonjour,
Vous avez peut-être l’impression qu’il y a une faute où une coquille dans le titre ?
Eh bien non !
Ce (petit) billet fait suite à la lecture d’une "information" que je viens de recevoir sur une infolettre, qui titre "L’IA plébiscitée par les jeunes".
A première vue, il s’agit de ce genre de ces lieux communs repris comme marronniers par des gens qui n’ont rien à dire et veulent exister. Mais cela fait quand même écho a un certain nombre d’éléments convergents qui montrent que l’absence d’exercice de la pensée et de l’esprit critique tend à diminuer fortement les capacités cognitives.
En d’autre termes, et cela a déjà été dit, l’usage de technologies tend à atrophier les capacités, et il faut le compenser sous peine de défaillance.
Cela est évident dans le domaine physiologique, un ouvrier ou un mineur de fond du siècle dernier n’avaient que faire de s’inscrire au "basic-fit" de l’époque ! Leur travail physique était plus que suffisant pour entretenir leur forme physique, et même parfois l’abîmer par excès.
Mais ce n’est que récemment, et notamment en lien avec la plasticité neuronale, que l’on sait que c’est analogue dans le cas du cerveau.
Alors oui, il est tout à fait normal que l’on plébiscite un outil qui permette de ne rien faire et de ne plus se fatiguer mentalement, mais dans le cas présent, cela va décérébrer des générations, et il sera d’autant plus facile de les contrôler...
Alors, comme le disait Sénèque, cherchons "A qui le crime profite ?".
A qui peut-il bien être utile de lobotomiser virtuellement les générations futures ? Peut-être Patrick Le Lay, ancien patron de TF1 nous donne-t-il un élément de réponse lorsqu’il disait qu’il "Vendait du temps de cerveau disponible à Coca-Cola(tm)" ?
Juste pour apporter une petite pierre à votre réflexion, je rappelle que l’on peut approximativement dater les débuts de l’IA à 1955 avec le perceptron (reconnaissance de forme), bien que les chaînes prédictives de Markov datent de 1906, mais il n’y avait pas d’ordinateurs :-). On peut aussi dater les robots conversationnels de la fin des années 1960, avec le programme Eliza.
Il ne s’agit donc pas du tout d’une rupture, mais de la continuation des évolutions très très (trop ?) rapides du numérique, et cela fait des décennies que l’on connaît les potentiels effets de cette rapidité, notamment dans la perte continue d’esprit critique par les populations, jeunes comme âgées...
D’autant plus que cela est sciemment et parfaitement orchestré par les GAFAM et leurs filiales, en toute connaissance de cause, comme le montre le cahier "Innovation et prospective" N°6 de la CNIL intitulé "La forme des choix".
Michel SERRES s’est trompé, la "Petite Poucette" ne va pas s’adapter, elle va être dépassée et contrôlée par un pouvoir centralisé apparaissant comme un "Magicien d’Oz" dont la tenture n’est que l’interposition des écrans pointant vers des services déloyaux qui prostituent nos données personnelles et nous manipulent mentalement.
Alors pour la n-ième fois, je propose un plan d’urgence de formation de toutes et tous, de tous les âges, à un esprit critique numérique, au travers d’une Culture numérique réflexive, en allant bien au delà des des plateformes en ligne d’évaluation ou de certification à la mode, qui ne font que renforcer la mainmise d’un numérique privateur et déloyal, portant atteinte à la Liberté et à l’intimité des citoyens, et cela, selon la formule consacrée "à l’insu de leur plein gré".
Car non, on ne peut pas insuffler d’esprit critique quand on ne propose pas systématiquement des alternatives à des services en lignes déloyaux, renforçant par là même leur mainmise destructrice, et il en va de même pour les formats propriétaires privateurs mettant en place une "taxe pour se relire", et bien d’autres choses encore, quand il ne s’agit pas de l’omission de pans entier de la Culture numérique comme la nécessité de remettre à jour en permanence ses connaissances, où la manipulation mentale des usagers au travers de biais cognitifs...
Cela ne peut être fait que d’humains à humains !
Et les écrans bien utilisés seront comme l’énergie atomique bien utilisée : un bienfait pour l’Humanité.
Parler d’écrans sans parler de leur contenu, pire en les mettant tous dans le même sac, encore une preuve de l’illectronisme de nos dirigeants politiques, mais ce n’est pas le sujet ici.
Comme le dit Cathy O’Neil, les algorithmes (et donc l’IA !) peuvent être des armes ! Et n’oublions pas que la législation sur les armes est *totalement* différente aux états-unis et en Europe. Nous avons choisi en Europe d’encadrer fortement leur usage, voire de les interdire. Avec l’IA c’est la seule solution, mettre cette puissance entre toutes les mains est une potentielle catastrophe, car on voit bien ce qui arrive aux peuples décervelés et n’ayant plus d’esprit critique : ils "élisent" un dictateur, et c’est la mort de nos valeurs universelles de Liberté, d’Égalité et de Fraternité, la morte de la Démocratie, et comme le dirait la princesse Amidala : "Ainsi s’éteint la liberté, sous une pluie d’applaudissements".
Et parodiant Benjamin Franklin (ou un autre...), je rajouterai que : "Ceux qui sont prêt à perdre un peu de Liberté pour un peu de simplicité ne méritent ni l’une ni l’autre et finiront par perdre les deux !".
A l’inverse, une bonne Culture numérique réflexive, enseignée dès le plus jeune âge par des enseignants compétents, permettrai de faire profiter à toutes et tous des avancées technologiques ! Un peu comme si les robots, plutôt que d’engraisser quelques ultra-riches actionnaires, permettaient de redistribuer la richesse produite à tous les travailleurs et à tous les citoyens :-).
Alors, si vous le voulez, mettons nous en marche action pour aller vers une agilité numérique qui nous permettra de vraiment choisir, et laissera le choix aux générations futures...
Merci d’avoir lu jusque là, libérons le numérique et continuons le combat !